Découvrir Bédée

Le charme d’une commune rurale à deux pas de la ville

Située à deux pas de la forêt de Brocéliande, à un peu plus de 10 minutes de Rennes et à 40 minutes de Saint-Brieuc, grâce à la proximité de la voie express RN 12, Bédée est une agréable commune rurale en pleine expansion.

Historiquement, Bédée est située au carrefour de deux grands axes routiers : l’un civil, l’ancienne RN 12 Paris-Brest (actuelles rues de Rennes et de St Brieuc) et l’autre militaire, la départementale 72 Dinan-Guer. Ces deux routes se croisaient au centre de l´agglomération, favorisant ainsi le commerce local et forgeant la notoriété hôtelière de Bédée.

En 1972, la réalisation de la 2×2 voies la « RN12 » symbolisée dans le logo de la commune, va constituer la limite nord de la zone agglomérée. En mettant Bédée à moins d’un quart d´heure de l’entrée de Rennes, la RN12 a déterminé le développement de la commune, sur le plan économique avec la réalisation de zones d´activités au bord de la 2×2 voies. Celui-ci s’est accompagné d’un développement de l´habitat qui se poursuit de manière progressive.

Dans la perspective de la poursuite du développement de Bédée, ses élus ont le souhait de penser aux équipements et aux activités à prévoir, pour répondre aux besoins et aux défis futurs. Les projets sont assurés soit à l´échelle communale, soit à un niveau géographique plus important, pour rationaliser les programmes et satisfaire aussi un public extérieur à la commune. La Fibre est désormais accessible sur une partie de la commune, et continue son déploiement jusqu’en 2026.

Le rôle d’une petite commune est aussi de satisfaire les besoins collectifs à une plus petite échelle, communale ou intercommunale, par une gestion directe ou déléguée, ou en soutenant des associations. L’étendue de Bédée permet d’offrir, grâce à son espace rural, des itinéraires de randonnées permettant de redécouvrir la nature dans un cadre de vie que nous essayons toujours d’améliorer.

Quelques chiffres pour mieux la situer :

Altitude : 85,24 m

Superficie totale : 3895 ha

Superficie agricole utile : 3131 ha

Linéaire de voirie communale : 81 km

Population totale : 4533 habitants (population INSEE 1er janvier 2023)

Histoire et Patrimoine

Avant-propos

Ces pages sont le fruit du travail d´Anne-Claude GENNEVEE, institutrice à l´école St Michel. Si vous avez en votre possession d´anciennes photos, cartes postales, etc, pouvant illustrer les articles suivants, elles seront les bienvenues.

Etymologie

Le nom de Bédée vient du gaulois bedo (fosse) ou betu (bouleau) et du suffixe -iscum.

La transcription du nom a varié. Du 12e au 14e siècle, la paroisse de Bédée est citée dans les actes écrits sous le nom d´écclésia de : Bedesc (1120), Bédec (1187), Bedensi (1152), Bidisco (1122) ou encore Bédiscum (1330). C´est à partir du 15e siècle que le nom de Bédée est apparu. La forme bretonne du nom de Bédée est Bezeg.

 

Un peuplement préhistorique

Un peuplement préhistorique sur la commune de Bédée, attesté par des fouilles effectuées aux lieux dits de la Morinais, la Rioulais et de la Motte Besnard. Fouilles au cours desquelles, par exemple, une hache polie a été trouvée.

 

A l´époque gallo-romaine

A l´époque gallo-romaine, des hommes et des femmes habitaient sur la commune de Bédée. C´est ainsi que près de l´agglomération, au lieu dit la Métairie Neuve, des fouilles ont été effectuées lors de la création d´une déviation de Bédée vers la RN12. C´est ainsi que des céramiques ont été découvertes, des vases, des poteries, des fragments de clé, de fibule et de clous, mais aussi et surtout une statuette de déesse mère en terre cuite rouge.

 

Au Moyen-Âge

Entre le 10ème et le 12ème siècle de nombreuses mottes féodales (premiers éléments de futurs châteaux forts) subsistent. Sur la commune de Bédée l´une d´elles trône à l´entrée de l´agglomération : la Motte Jubin.

De nombreux lieux dits, sur la commune, portent le nom de Motte: la Motte Gesret, la Motte Botherel, la Motte Malécot, la Motte au Pirot, la Motte aux Sages. Ces Mottes ont aujourd´hui disparu, parfois quelques traces subsistent sur le terrain (une petite levée de terre, un bout de fossé, une pièce d´eau résultant de douves…).

En 1122, Donoald, évêque d´Aleth (près de St Malo) donne aux moines de l´abbaye St Melaine de Rennes, le prieuré de Bédée qui devient une paroisse à par entière. Un bâtiment et une église sont édifiés, tous les deux ont aujourd´hui disparu. Cette nouvelle paroisse choisit St Pierre comme patron, mais sans doute le prieuré à l´origine était dédié à la Vierge. Cette hypothèse est confirmée par les anciennes armoiries du prieuré à l´effigie de la Vierge.

Si Bédée devient une paroisse, le pouvoir ´politique´ appartient aux Seigneurs de Montfort sur Meu (à 5 km ) qui y assurent le prélèvement des taxes et y rendent la justice.

C´est ainsi qu´en 1200, le Seigneur Guillaume de Montfort accorde au prieur de Bédée le droit de tenir une foire (qui rapporte de l´argent au prieuré) à la fête de la Nativité (le 8 septembre). Cette grande foire de l´Angevine se tenait au bourg dans l´enceinte du prieuré. Cette foire ne se tient plus de nos jours mais jusqu´en 1846 le cadastre en gardait la trace avec une rue du champ de foire aujourd´hui rue de la cité.

Au prieuré venaient s´ajouter de nombreuses chapelles, dont seule celle de St Urbain subsiste. Enfin, sur l´ancien cadastre napoléonien, un lieu-dit ´la Maladrie´ (disparu aujourd´hui de la rue de Saint Brieuc) et un autre ´la Ville aux malades´ à 3 kilomètres au sud-ouest du bourg (vers Montfort sur Meu), semblent indiquer l´emplacement de ´refuges´ pour les malades, probablement les lépreux fréquents au moyen-âge.

 

 A l´époque moderne

Bédée qui dépend depuis le moyen âge des moines de St Melaine et des seigneurs de Montfort sur Meu, devient indépendante en 1715 grâce au seigneur Charles de Botherel conseiller au parlement de Bretagne. A partir de 1744, il prit le titre de seigneur de Bédée.

Dans son roman ´93´ Victor Hugo mentionne Bédée comme ayant abrité les chouans du Comte de Puisaye (chef de l´insurrection royaliste en Bretagne, en 1794) après leur combat de Beignon (département 56). Certaines anciennes maisons de Bédée avaient un double fond dans leur cheminée afin de cacher les chouans ou les prêtres réfractaires. Ce serait le cas de la maison au numéro 10/11, place de l´église. De cette époque de nombreux châteaux ou manoirs ont été édifiés, comme le manoir de Blavon ci-contre, témoignant de la prospérité de la commune.

 

 A l´époque contemporaine

Une trentaine de ces manoirs étaient encore répertoriés au début du 20ème siècle. Mais aujourd´hui, il ne reste que les noms des lieux-dits. Le manoir de Blavon encore visible au milieu du 20ème n´existe plus aujourd´hui. Au lieu-dit ‘Les Châteaux’ il ne reste que deux granges dîmières. Du manoir primitif, démantelé après la guerre de la ligue au XVIe, la famille Botherel fait construire les bâtiments avec les pierres de l´ancienne fortification.

Historiquement, Bédée est situé au carrefour de deux grands axes : l´un civil, la RN12 Paris-Brest et l´autre militaire, la départementale 72 Dinan – Guer (où se situe le camp de Coëtquidan). Ces deux routes se croisaient au centre de l´agglomération ce qui favorisait le commerce local.

Au 20ème siècle, dans les années soixante, le nombre croissant des automobiles et l´augmentation du trafic routier rend difficile la vie des bédéens. Aussi la modernisation de la RN12 est-elle la bienvenue. La création de l´axe rapide Rennes-St Brieuc-Brest qui passe par Bédée, entraîne le développement économique de la commune. Des entreprises viennent s´installer à Bédée.

La Motte Joubin

Au moyen âge, avec le développement de la féodalité, les seigneurs devaient avoir un système défensif pour se protéger de toutes les agressions. Le meilleur moyen, s´avéra être la construction d´un château en bois (une tour entourée d´une palissade) construit sur un monticule de terre appelé motte. Certaines mottes étaient déjà sur des hauteurs existantes, mais la plupart comme celle de Bédée était artificielle.

La terre enlevée pour creuser les douves servait, avec l´apport d´autres matériaux, à faire le monticule sur lequel le château serait construit. A partir d´un grand cercle que l´on entourait d´un fossé, un monticule conique de hauteur variable, était construit pour supporter une enceinte dans laquelle se trouvait le château de bois auquel on accédait par une passerelle.

 

L´église

L’église paroissiale Saint Pierre actuelle a seulement une centaine d’années. Pourtant elle existait dès le 15ème siècle. Mais jugée trop vétuste, elle fut détruite en 1885. Elle ne fut pas reconstruite sur le même emplacement mais quelques dizaines de mètres plus loin. Certaines parties (arche, pierres, sablières…) ont été réutilisées lors de la reconstruction à partir de 1888 selon les plans de l’architecte Arthur Régnault (qui dessina une soixantaine d’églises dans le diocèse de Rennes). Il choisit un style à la mode appelé le style néo-gothique.

Lors de la reconstruction, le cimetière qui jouxtait l’église fût déplacé quelques centaines de mètres plus au nord. Il est actuellement complètement indépendant de l´église.

Placée sur une hauteur, l’église de Bédée est visible de très loin. En 1999, elle n’a pas échappé dans la nuit du 26 décembre à la tempête. C’est ainsi que plusieurs clochetons se sont effondrés, le toit partiellement endommagé.

Le cimetière abrite un beau calvaire, ainsi que la tombe de Dom Plaine. Issu d’une famille de Bédée, il fut moine bénédictin à l’abbaye de Solesme, à Ligugé puis à Silos en Espagne après l’expulsion des congrégations. Il fût un grand spécialiste de la guerre de Succession de Bretagne.

 

La chapelle Saint Urbain

En 1900 la chapelle Saint Urbain a 16 ans ! Succédant à une construction beaucoup plus ancienne (15ème siècle), ce petit oratoire fut vendu comme bien national en 1791 et abandonné. Elle est rebâtie en 1883 grâce aux dons faits par des paroissiens venus parfois de loin. Elle se situe au lieu-dit Saint Umat où on trouve de nombreuses sources. Ce saint n’est pas connu de la culture chrétienne, il semble être une réutilisation du nom de la déesse grecque (Ymas ou Yman) du mariage et de la fécondité que les romains transformèrent en Hymen.

Depuis des siècles un pèlerinage part de Bédée vers la chapelle St Urbain distante de plusieurs kilomètres. Pour y demander une guérison, la fécondité, une réussite à un examen par exemple ou un mariage. Pour s´en convaincre, il suffit de voir la statue de saint Benoît, placée dans un petit oratoire extérieur, défigurée par les coups d´épingles données par les jeunes désirant se marier dans l´année ! La chapelle fût dédiée à Saint Urbain (I ou V?) tous les deux papes. Le premier fût martyr, le second, auparavant moine bénédictin et pape d’Avignon de 1362 à 1370 fût déclaré Bienheureux en 1870. De cette première chapelle demeure les portes (de style roman) qui furent réutilisées dans une ferme un peu plus loin.

 

Les écoles

En 1682, une école gratuite pour les garçons est créée sur le territoire de Bédée. Malgré un nouveau bâtiment en 1760, elle devient trop petite. Aussi en 1828, l´école est déplacée sur une proposition du recteur de Bédée dans les bâtiments appartenant au presbytère (actuellement 1 à 3 rue des Rosiers et 15 rue de Montfort). En 1829 se crée la première école des filles juste en face (au 17 rue de Montfort).

En 1833 la municipalité ne désirant pas construire une école supplémentaire, propose de payer l´enseignant de l´école des garçons (religieux). Depuis 1835, les garçons de la commune de la Nouaye se joignent à ceux de Bédée. Face aux 150 élèves (garçons) présents, un second poste est financé ! Mais seulement pendant l´hiver ! En effet les enfants ne viennent à l´école que durant cette saison, le printemps et l´été étant réservé aux travaux agricoles. L´école des filles est transféré au prieuré où logent déjà les religieuses enseignantes. Mais suite à des problèmes de cohabitation entre l´école et le presbytère, le besoin d´une école indépendante est ressentie. Aussi en 1876 est décidé la construction d’un ensemble mairie-école des garçons. Suite aux lois de Jules Ferry et à l´interdiction faite aux frères d´enseigner, deux écoles pour garçons voient le jour sur la commune : une école laïque près de la mairie (actuellement cyber-espace) dès 1889 et une école privée Saint Michel en 1893.

Pour l´école des filles le problème est le même, aussi en 1891 un projet d´école laïque est envisagé. Mais le lieu retenu, en face la cour des garçons (actuellement dans les classes du vieux bâtiment de l´école publique) pose problème, car les filles doivent passer par le même chemin que les garçons ! Problème qui retardera la scolarisation laïque des filles. L´école privée saint Urbain (des filles) sera construite dans la ruelle des Forges C´est ainsi qu´au début du 20ème siècle, on trouve à Bédée 4 écoles : 2 pour les garçons et 2 pour les filles ! En 1945 l´école Saint Michel est occupée par les troupes allemandes, l´école se fera alors dans le moulin de Bédée. En 1970, la mixité acceptée verra la réunification des deux écoles privées, celle des filles sera vendue et les élèves réunis dans l´école St Michel actuelle. En 1979, une nouvelle école maternelle publique est construite et en 1987 un nouvel ensemble primaire. L´année 2009 a vu l´inauguration de son extension.

 

Le Prieuré

Le prieuré constitué de bâtiments séculiers est sous la dépendance de l´abbaye St Melaine de Rennes depuis 1122. Vendu comme bien national après la révolution et la confiscation des biens d´église par les révolutionnaires français, il est acquis par le recteur Jean Legendre en 1850 pour abriter l´école des filles jusqu´en 1906. Puis il devient propriété privée jusqu´en 1973 où il est racheté par la mairie.

L´ensemble se composait d´une maison prieurale en pierre, de vastes constructions en terre à usage agricole (cellier, écuries, étables, granges) étaient disposées autour d´une cour à l´angle de l´ancienne église et de la route d´Irodouër.

Aujourd´hui les anciens bâtiments, abattus en 1990, ont complètement disparu, à l’exception de quelques bouts de murs en terre ; sur la parcelle un petit collectif a été construit qui porte le nom ´ Prieuré ´.

 

Le lavoir

En 1840, la rectification de la route reliant Plélan le Grand à Combourg entraîne la suppression du lavoir et du puits au lieu-dit du Bignon (ce qui veut dire zone où il y a de l’eau, marécage). Malgré des crédits votés aucune trace de nouveau lavoir, les femmes lavent leurs linges dans les douves privées du Prieuré. Ce qui pose rapidement des problèmes de cohabitation avec les institutrices qui y habitent. Un accord est obtenu, les institutrices lavent à l´intérieur du prieuré et les villageoises de Bédée à l´extérieur.

Mais en 1898 les lavandières manifestent pour obtenir un vrai lavoir qu´elles obtiendront seulement en 1901 au lieu-dit le Parc Orial. En 1907 elles manifestent à nouveau pour obtenir un toit ardoisé puis une cloison et un talus les abritant du vent ainsi qu´un dallage en ciment. A partir de 1960, devant la multiplication des machines à laver le linge, le lavoir est peu à peu abandonné. Il faut attendre 38 ans pour qu´on s´y intéresse à nouveau en nettoyant le chemin d´accès puis le lavoir lui-même.

 

Les maisons en terre

Elles sont typiques de notre région de Bédée. En effet, la pierre est présente entre Montfort et Paimpont. Ce qui explique le nombre important de maisons en pierres entre ces deux villes. Ces pierres sont rouges. Il s´agit du schiste rouge et du poudingue.

De l´autre côté de Bédée, plus on va vers Bécherel plus on trouve de maisons en granit clair. Mais entre Montfort et Bécherel, Bédée ne dispose pas de carrières, il fallait donc construire avec un autre moyen moins onéreux. Les quelques pierres utilisées, pour faire la base (appelée solin) seront des pierres de récupération (ce qui explique les différences de tailles, de formes et de qualité) pour le reste la maison sera construite en terre : la bauge.

La maison en terre se distingue des maisons à pans de bois par le fait qu´elle n´a pas de poutre verticale ou horizontale (sablière). Seules la terre et la pierre du pays sont utilisées.

La bauge est un mélange de terre argileuse et de végétaux (avoine, paille, bruyère, brindille…). Le tout est pilé, mélangé et tassé par les hommes et parfois par les animaux.

Pierre-Julien ORESVE

Pierre-Julien Oresve est né le 1er janvier 1765 à Bédée. Il est condamné à mort et exécuté à l´âge de 29 ans, à Rennes, le 19 juin 1794. Quel crime a-t-il commis ? Prêtre depuis le 6 juin 1789 à Bédée, il refuse de prêter serment de fidélité que le gouvernement révolutionnaire français exige des prêtres depuis 1791. Il n´a donc plus le droit d´être prêtre. Pendant deux ans, il va se cacher de ferme en ferme, auprès de ceux qui restent fidèles à la religion catholique, pour continuer de dire la messe, de baptiser,…. Il court le risque d’être dénoncé. Alors qu´il se cache dans une ferme, les gendarmes, prévenus de sa présence, viennent l´arrêter. Le chef des gendarmes fouille seul la maison et laisse ses hommes à l’extérieur. Il voit le prêtre dans sa cachette, mais ressort de la maison comme s´il ne l´avait pas vu. Un partisan révolutionnaire s´introduit malgré tout dans la maison et sort le pauvre Pierre-Julien de sa cachette. Arrêté, conduit à Rennes sous bonne escorte, il est jugé et condamné à mort 6 jours plus tard.

 

Pierre LEFEUVRE

Suite à l´invasion de la Belgique, une ligne de batailles se met en place sur un front de plus de 200 kilomètres. Ceux de Bédée, dans leurs régiments respectifs, remontent jusqu´à la Sambre, principal affluent de la Meuse, pour stopper les Allemands.

Le 21 août, autour de Charleroi, les corps d´armées s’affrontent pour le contrôle des ponts de la Sambre. Le colonel du 70ème Régiment d´infanterie, qui ordonne le repli de son régiment derrière les villages de Tamines et Auvelais, prend toutefois le temps de barricader les ponts. Il s’agit d’une précaution illusoire face à la puissance de l’artillerie adverse, mais qui révèle l’importance accordée aux ponts, véritables frontières dont la possession annonce la victoire. Contrairement aux villages et aux fermes, ils font l’objet d’une défense acharnée.

Pierre LEFEUVRE, caporal au 70ème Régiment d´infanterie de Vitré et tireur d´élite, s´illustre lors de cet engagement. Il est chargé, à la tête de son escouade, de tenir l’un des ponts de Tamines. Il place ses hommes au mieux pour la défense du site, étant lui-même à l’endroit le plus exposé. Resté seul, il continue à tenir tête à une compagnie de soldats allemands qui tente d’avancer. Pour venir à bout de celui qui pendant plusieurs heures empêche le franchissement du pont, un détachement allemand parvient à le contourner. Il est sommé de se rendre mais il refuse. A court de munitions, il est alors mortellement blessé. On lui attribue la mort de cinquante-trois ennemis, dont neuf officiers de la Garde prussienne et un nombre considérable de blessés. Il reçoit une citation et, à titre posthume, la Croix de Guerre avec étoile de bronze.

Depuis un siècle, l’héroïsme de Pierre LEFEUVRE reste gravé dans les mémoires en tant que « Héros de Bédée » et en Belgique comme le « Héros du pont de la Sambre ».

A Tamines, un monument lui est dédié et un autre rend hommage aux 384 habitants fusillés par la Garde prussienne, le 22 août 1914.

 

Eugène CHARPENTIER

Né à Bédée en 1903, Eugène Charpentier est commis dans la ferme de La Talmachère, de la famille Nobilet, en St-Brieuc-des-Iffs. Dans la nuit du 6 novembre 1943, trois tonnes d´armes et de munitions sont parachutés par les anglais pour aider la résistance française. Ces armes seront cachées dans la ferme où travaille Eugène Charpentier.

Mais 21 jours plus tard, dans la nuit, la Gestapo et trois collaborateurs français arrêtent la famille Nobilet, deux commis dont Eugène Charpentier et un agent britannique. Emprisonnés à Rennes jusqu´au 13 mars 1944, ils seront déportés dans le camp de Mauthausen en Autriche où tous succombent aux mauvais traitements nazis.

 

Félix JOUAN

Né à Caulnes en 1892, Félix JOUAN (au centre sur la photo) s´installe à Bédée après la première guerre et son mariage. Il est minotier et boulanger. Dès 1940, il abrite des prisonniers de guerre évadés. Il rentre dans le réseau de résistance ´ Ker ´ début 1942, puis dans plusieurs autres réseaux. Il cache alors des aviateurs anglais et américains dont les avions ont été abattus. Il s´occupe de les faire retourner en Angleterre. Le 13 janvier 1944, il est arrêté alors qu´il transporte des armes, des munitions, des postes émetteurs. Il est emmené à Rennes où il sera torturé. Il sera déporté en Allemagne le 29 juin, vers le camp de Sandbostel où il mourra victime du typhus le 21 mai 1945 (juste après sa libération).

 

Emile HOUÉ

Agriculteur à la Liseudière, Pierre Houé, malgré l´hostilité au progrès de beaucoup d´agriculteurs, achète une faucheuse (M Cormick), un rouleau mécanique et une charrue (Bajac) dès 1901 ! En 1911 il achète une faneuse et une rateleuse. En 1919, Emile (le fils de Pierre) est le premier du canton, à acheter une lieuse tractée par des chevaux. En 1923, c´est une voiture Peugeot, en 1927 une machine à traire (Alfa-Laval) entre en service. C´est la deuxième du département ! La même année, le premier tracteur (Chapuis-Dormier) qui traîne une batteuse spéciale pour battre le trèfle entre en action dans l´exploitation de M. Houé ! Mme Houé dispose de l´eau courante grâce à un moteur qui actionnait également la machine à traire. Un autre moteur actionne l´écrémeuse, la baratte et une dynamo qui charge des batteries. Il suffit de tourner l´interrupteur et la fée électricité apparaît !

D’argent à trois rencontres de cerfs de geules

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